vendredi, juin 29, 2007

Le Miracle et la Basilique de Faverney

Relation du Miracle de Faverney, 25 - 27 Mai 1608 d'après les documents de l'époque

En ce début du 17° Siècle, Faverney est une grosse bourgade. Saint GUDE y a fondé une Abbaye Bénédictine au début du 8° Siècle. Au 11° S. les Moniales sont remplacées par des Moines venus de la Chaise-Dieu.

En 1608, la vie religieuse à l'Abbaye n'est pas très fervente: Les Moines, qui ne sont que six, plus deux tout jeunes Novices, ont réduit au minimum la célébration de l'Office monastique. Cependant, ils restent prêtres, et dans leur belle église consacrée à Notre-Dame la Blanche, il leur arrive d'organiser de grandes fêtes, comme chaque année à la Pentecôte.

La Pentecôte 1608

C'est ainsi que le Samedi 24 Mai 1608, veille de la Pentecôte, Don GARNIER, le sacristain, prépare un reposoir près de la grille qui marque l'entrée du Choeur, à l'endroit indiqué aujourd'hui: "Lieu du Miracle".

Ce reposoir comporte une simple table, sur laquelle le religieux dispose un gradin, et un Tabernacle à colonnettes, une petite pierre d'autel sur laquelle prendra place l'ostensoir, à hauteur de visage. Le tout orné de tapis, et surmonté du dais qu'on porte aux processions. Epinglée à la nappe du reposoir, une Lettre Apostolique du Pape CLEMENT VIII accordant des Indulgences.

Ce même Samedi 24 Mai, vers 16 h, le Prieur ouvre les cérémonies en exposant le Saint Sacrement. Deux grandes hosties, consacrées le matin, sont placées dans l'ostensoir de forme particulière.

Le lendemain 25 Mai, Fête de la Pentecôte, c'est l'assistance des grands jours. L'après-midi, même les gens des villages voisins arrivent. Le soir, comme d'habitude, Don Garnier éteint les cierges, mais laisse allumées deux lampes à huile devant le Saint Sacrement. Puis il ferme les portes de l'église et du cloître, et se retire chez lui.

Ves minuit, un marchand de Faverney qui se rend à la Foire de Conflants / Lanterne, aperçoit, de la route qui longe la Lanterne, des lueurs dans l'église.

L'Evènement

Au petit matin, le Lundi de Pentecôte, 26 Mai, Don Garnier entre dans l'église pour préparer l'Office. Il la trouve remplie de fumée, court au reposoir... et reste là, cloué sur place...

Précipitamment il revient à l'Abbaye pour donner l'alerte: "Ma Chapelle est détruite!"... Surpris par ses cris, des Moines accourent. Quant soudain le jeune frère HUDELOT s'écrie: "MIRACLE!" Il venait d'apercevoir l'ostensoir suspendu dans les airs, légèrement incliné, le pied un peu en avant. Il est intact, immobile, on n'aperçoit aucune trace de support.

Des cendres sont retirés les restes d'un chandelier en étain, la pierre d'autel brisée en trois morceaux, les pieds de la table plus ou moins calcinés. Et, chose extraordinaire, la Lettre du Pape, intacte.

Les Moines, puis les habitants de Faverney aussitôt alertés, affluent à l'église. La nouvelle se répand si rapidement que bientôt on arrive de partout, même de Vesoul, dont le Couvent des Capucins a été averti.

On édifie un nouveau reposoir pour qu'éventuellement le S. Sacrement puisse venir s'y reposer. Et une troisième nuit survient, mais cette fois, une foule priante se renouvelle sans cesse.

Au matin du Mardi 27 Mai, les pélerins des villages voisins viennent en compagnie de leurs Curés. Les Messes se succèdent au Maître-Autel. Vers 10 h, le Curé de Menoux, l'abbé Nicolas AUBRY, célèbre. Après le Sanctus, l'un des cierges du reposoir s'éteint. Don Garnier le rallume. Le même incident se reproduit une deuxième, puis une troisième fois. Or, au moment où l'Abbé Aubry procède à l'Elévation, on perçoit comme le son d'une lame d'argent qui vibre. ET... tout le monde peut voir l'ostensoir se redresser d'abord, puis de lui-même "se couler doucement et se poser sur le corporal (aujourd'hui encore conservé à l'église) tout aussi révéremment que s'il fût déposé par un homme d'Eglise."

Ainsi prenait fin, après trente trois heures, ce prodige extraordinaire.

La Reconnaissance du Miracle

Dès le 31 Mai 1608, une enquête est ordonnée par Mgr Ferdiand de RYE, Archevèque de Besançon. Cinquante quatre dépositions sont recueillies, provenant des Religieux, mais aussi de paysans, de bourgeois, d'ouvriers. Le 30 Juillet de la même année, l'Archevèque conclut à la réalité du miracle. Depuis, chaque Lundi de Pentecôte, les fidèles viennent en pélérinage et vénèrent la Sainte Hostie.

Car elle a pu traverser la tourmente révolutionnaire, grâce à l'intervention d'un "Municipal", Claude LONGCHAMP, qui la retira, à temps, de l'ostensoir, pour la mettre en lieu sûr. Il la rendra en 1795, une fois la paix revenue. Tandis que l'ostensoir lui-même fut pris par les révolutionnaires et transformé en monnaie...

L'autre Hostie fut cédée à la Ville de DOLE, en Décembre 1608, et fut détruite pendant la Révolution, dans des circonstances encore mal définies.

L'Hostie sauvée des flammes nous rappelle que le Christ a voulu nous associer à sa mort et à sa résurrection, afin que nous aussi, nous passions de la mort à la Vie.

Pourquoi ce Miracle Eucharistique?

Dieu est présent dans nos vies, mais d'une manière invisible. Nous avons seulement des SIGNES des sa présence active et aimante.

Dans la vie quotidienne, nous nous faisons beaucoup de signes... Encore faut-il les remarquer et les accueillir... "On ne voit bien qu'avec le coeur..." Ce regard du coeur était déjà nécessaire aux témoins directs des miracles de Jésus.

Un proverbe oriental dit: "Quand le sage désigne la lune avec son doigt, l'insensé regarde le doigt et non la lune...!"

Devant le récit d'un miracle, au lieu de nous arrêter au "Comment" cela a pu se faire?, posons notre regard vers CELUI qui, à traves ce SIGNE, veut nous dire quelque chose d'important. Dans le cas du Miracle de 1608, à Faverney, qu'est-ce que Jésus veut nous dire?

Il nous dit qu'il est Maître des forces de mort (le feu, la mer): "Celui qui croit en Moi, même s'il meurt, vivra."

Il nous dit que l'Eucharistie rend présent le Mystère de son Corps et de son Sang donnés pour nous: "Ceci est mon Corps livré pour vous... Ceci est mon Sang versé pour vous et pour la multitude. Vous ferez cela en mémoire de Moi..."

Il nous dit qu'il a donné sa vie pour que nous ayons la VIE: "De même que je vis par le Père, celui qui me mangera vivra par moi, et moi je le ressusciterai au dernier jour."

Il nous appelle à le suivre dans le don de soi aux autres: "Je vous ai donné l'exemple, pour qu'à votre tour, vous fassiez de même: aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés..."

Notre-Dame la Blanche

L'église de Faverney n'est pas seulement le sanctuaire de l'Eucharistie, elle est aussi celui de la Vierge Marie. Saint GUDE plaça son Abbaye sous le patronage de Sainte Marie Immaculée. Vocable qui reçut par la suite le surnom plus populaire de Notre Dame la Blanche (la toute pure).

Cette statuette de Notre-Dame est fort ancienne. A l'origine, comme celle de Notre Dame du Mont-Roland, près de Dole, elle représentait une Vierge assise, portant l'Enfant Jésus sur ses genoux. Consumé de vieillesse, on lui a ajouté, au 17° Siècle, deux manteaux dorés qui habillent la Mère et l'Enfant.

Comme aux fidèles des siècles passés, la Vierge nous dit aujourd'hui: "Faites tout ce qu'il vous dira."


Voir aussi:

mardi, juin 26, 2007

Notre-Dame de Montligeon - Oeuvre Expiatoire pour la délivrance des âmes délaissées



Me voici, ô mon très doux Jésus, prosterné en votre présence. Je Vous prie et Vous conjure avec toute l'ardeur de mon âme de daigner imprimer dans mon coeur de vifs sentiments de foi, d'espérance et de charité, un vrai repentir de mes fautes et une très ferme volonté de m'en corriger; tandis qu'avec un grand amour et une grande douleur, je considère et contemple en esprit Vos cinq plaies ayant devant les yeux ces paroles que le prophète David Vous appliquait déjà en les mettant dans Votre bouche, ô bon Jésus: "Ils ont percé mes mains et mes pieds; ils ont compté tous mes os."

Indulgence plénière applicables aux Âmes du Purgatoire

vendredi, juin 08, 2007

Lettre de Marie Mesmin au Cardinal Andrieu adressée le 10 février 1916

Statue N.D. de Lourdes, BordeauxImage ci-contre: Statue de Notre-Dame de Lourdes, la "Vierge de Bordeaux", "Notre-Dame des Pleurs"

Que Jésus et Marie soient aimés de tous les coeurs! Je suis la servante du Seigneur.

Eminence,

Je suis la fille obéissante de l'Eglise, dont vous êtes en ce diocèse l'unique représentant et où, en cette qualité, tout le monde vous doit obéissance. Plaise à Dieu que ce ne soit pas moi qui manque à ce devoir!
Vous avez défendu, Eminence, que les prêtres assistent à nos réunions de prières. En conséquence, aucun prêtre n'y assistera plus désormais, malgré la satisfaction que j'avais de voir en eux des témoins pouvant constater que l'unique but de ces réunions est de prier en esprit de pénitence et de réparation pour éviter les fléaux qui, ayant commencé par la guerre, vont devenir de plus en plus terribles, de prier aussi pour la conversion des pécheurs, le retour des âmes à Dieu, la délivrance des âmes du Purgatoire et l'extension du règne du Sacré-Coeur dans le monde entier, de prier enfin pour l'Eglise, le pape, la France, pour votre Eminence et tout votre diocèse. C'est la Très Sainte Vierge qui a demandé ces prières.
Beaucoup de nos amis y viennent aussi pour remercier la Très Sainte Vierge d'avoir été témoins de ses larmes, de ses parfums et de nombreuses grâces obtenues par l'invocation de Notre-Dame des Pleurs.
Nombreux aussi ont été les soldats préservés visiblement sur les champs de bataille, où plus d'une fois, les porteurs de son image sont restés seuls debout et intacts, alors que la mitraille avait fauché tous leurs compagnons autour d'eux. Mais ce n'est qu'après la guerre qu'on les verra venir en nombre, témoigner leur reconnaissance pour de si grandes faveurs.
Je suis heureuse de vous dire, Eminence, dès à présent que les miracles de guérisons, de conversions, de protections et de grâces de toutes sortes opérées déjà par Notre-Dame des Pleurs sont innombrables. Mais si, pour obéir à votre Eminence je n'admets plus les prêtres à nos réunions, puis-je prendre sur moi d'en interdire l'accès à toutes les personnes, objet de ces faveurs, qui viennent, par leur présence, témoigner leur reconnaissance à notre bonne Mère du Ciel? Si vous l'ordonnez, Eminence, je me soumettrai, certaine que si la Très Sainte Vierge est privée de ces hommages et les âmes des grâces qu'elles reçoivent, je n'en porterai pas la faute. C'est pourquoi je n'ose le faire que sur un ordre formel de votre Eminence, qui me dégagera devant la Sainte Vierge, de toute responsabilité. Je n'aurai alors qu'à me soumettre, en fille obéissante de la sainte Eglise.
Si même, vous décidez que pour des raisons qu'il ne m'appartient pas d'apprécier, je doive m'éloigner de Bordeaux, je suis encore à vos ordres. Mais je vous ferai remarquer, Eminence, qu j'ai mon mari mobilisé comme infirmier aux Chantiers de la Gironde, où il est depuis dix neuf ans, que j'ai quatre orphelines que j'ai prises pour correspondre aux demandes de la Très Sainte Vierge.
J'ai reçu une mission, il est vrai, mais il ne m'appartient pas de choisir les moyens de la remplir. Je dois avant tout obéir, et je dirai à la Sainte Vierge que, n'ayant pas été entendue, je n'ai pu mieux faire. Alors nul doute que, dans sa sagesse, Elle avisera et prendra des moyens qui ne sont pas en mon pouroir.
Votre Eminence sait mieux que moi, qu'aujourd'hui c'est la lutte entre le bien et le mal et que l'esprit du mal, plus que jamais, use de tous les artifices pour dominer le monde entier et se rendre maître de tous les coeurs.
Que Dieu demande-t-il à chacun de nous dans cette grande bataille spirituelle? Simplement de faire chacun son devoir: au chef de commander, au soldat d'obéir. Je suis comme le simple soldat, je n'ai qu'à obéir. Le rôle des généraux est bien plus difficile car ils ont, non seulement le devoir de connaître les mouvements de l'ennemi et de deviner ses ruses, mais aussi la responsabilité de maintenir la discipline à tous les degrés de la hiérarchie militaire et de bien prendre garde de ne pas laisser les officiers subalternes influencer le commandement, car faute d'unité dans le commandement, on court à la défaite.
Dans ce combat spirituel, qui se livre aujourd'hui, Eminence, et qui se livre pour le Roi du Ciel, sous les yeux de sa Sainte Mère vous saurez faire respecter par tous le haut commandement qu'il vous a confié, auquel est attaché une responsabilité infiniment plus grande que celle qui incombe au petit soldat; et je suis ce petit soldat humblement soumis à vos ordres.
Je sais que depuis longtemps, Eminence, il y en a qui cherchent à enterrer la Vierge des Pleurs, mais réfléchissons que nous ne pourrons point enterrer la Mère de Dieu, mais que des milliers d'hommes sont déjà enterrés et que tout n'est pas encore fini. On ne peut point toucher aux reines de la terre, comment oserions-nous toucher à la Reine du Ciel? Elle est notre Mère et surtout la Reine du Clergé.
Un jour la Sainte Vierge me disait "Ma fille, si les prêtres savaient la responsabilité qu'ils ont, ils en mourraient de frayeur. Prie pour eux". Et vous en ce moment, Eminence, vous avez une grande responsabilité. C'est pourquoi, de tout coeur, je prie la Sainte Vierge pour vous.
Je sais, Eminence, que depuis quelques années, vous êtes persécuté par ceux de votre diocèse et d'autres, pour la cause de Notre-Dame des Pleurs et Dieu vous a donné la grâce de lutter jusqu'à ce jour. Au moment où la Très Saint Vierge a demandé le plus de prières, pourriez-vous abandonner sa défense? Je vous promets, Eminence, de bien prier pour vous et de demander les lumières du Saint-Esprit, afin que vous soyez éclairé. Je vous dis tout cela comme étant une pauvre petite esclave de la Très Sainte Vierge.
Eminence, ne fermons pas la porte de la Très Sainte Vierge des Pleurs, car j'ai peur qu'Elle ne nous ferme à tous la porte de son coeur.
Avant de terminer ma lettre, je tiens à vous dire, Eminence, que la cause de la Très Sainte Vierge, Notre-Dame des Pleurs, est entre vos mains. Notre pèlerinage ici-bas est de bien courte durée et bientôt dans l'éternité, notre cause à tous sera entre ses mains.
Daignez, Eminence, pardonner à votre humble servante de vous écrire si longuement; et humblement prosternée à vos genoux, j'ose implorer votre bénédiction apostolique.
De votre Eminence la très humble servante.

Marie MESMIN, Esclave de Marie.