jeudi, décembre 21, 2006

La Vierge Marie dans l'Histoire de France - 03 - Evêque d'Annecy

Lettre de S. Exc. Monseigneur de la Villerabel, Evêque d'Annecy

Annecy, le 19 Mars 1939

Cher Monsieur,
Je suis très touché de l'aimable pensée que vous avez eue de me soumettre les bonnes feuilles du nouvel et important ouvrage que votre piété mariale a voulu consacrer à l'honneur de la Très Sainte Vierge, à l'occasion du troisième centenaire du Voeu de Louis XIII.
J'ai lu ces pages avec autant d'édification que d'intérêt. J'ajoute qu'elles m'ont laissé une profonde impression de réconfort, qui sera partagé par tous vos lecteurs!
Certes la Vierge Marie, Mère de Dieu, Reine de l'univers, étend sa protection sur le monde entier. Il n'est pas un pays où Elle n'ait, au cours des siècles, manifesté sa puissance et sa bonté. Voilà pourquoi tous les peuples de la terre peuvent à bon droit faire monter vers Elle l'hymne de louange et de gratitude qui Lui est dû.
Mais nous sommes, nous, Français, des privilégiés sous ce rapport. La Vierge s'est tant de fois, et de tant de manières si touchantes, montrée "notre Mère", toujours attentive à écarter de nous les dangers menaçants, à guérir nos maux, à nous prodiguer les conseils opportuns, à nous procurer les secours nécessaires! Sans fortanterie et sans faux orgueil, nous pouvons, en toute vérité, reprendre dans ce sens, pour nous, la parole que le Roi Prophète disait des merveilleuses protections dont le Seigneur avait comblé son peuple d'Israël: "Non fecit taliter omni nationi!" Non, vraiment, la Très Sainte Vierge n'a fait pour aucun peuple ce qu'Elle a fait pour nous... La France est bien son Royaume, et, Elle, Elle en est bien la Souveraine!
C'est ce qu'avec preuves à l'appui et un luxe d'érudition - qui montre d'ailleurs que l'Histoire de notre Pays n'a pour vous aucun secret - vous établissez dans ce nouvel ouvrage. Siècle par siècle, vous déroulez la longue suite de notre Histoire nationale et cette Histoire est remplie des maternelles initerventions de la Vierge tutélaire! Dès les plus lointaines origines, vous en montrez l'interminable série. Quelle consolante évocation! Marie veille donc sur son Royaume de France avec un zèle que rien ne rebute! Elle nous protège maintenant, comme elle protègea sans cesse nos aïeux. Soyez remercié mille fois de nous le rappeler, aux heures graves que nous vivons!
Puissent ces pages - catholiques et françaises - développer encore cette ardente dévotion envers Marie qui caractérisa la piété des générations qui nous ont précédés dans "son Royaume de France"! En les écrivant vous aurez largement contribué à cet heureux résultat. - Je vous en félicite de grand coeur, cher Monsieur, en vous priant d'agréer l'expression de mes sentiments tout dévoués en Notre-Seigneur et Notre-Dame.

+ Florent du Bois de la Villerabel, Evêque d'Annecy.

La Vierge Marie dans l'Histoire de France - 02 - Evêque de Chartres

Lettre de S. Exc. Monseigneur Harscouët, Evêque de Chartres, Président des Congrès Marials Nationaux

Evêché de Chartres - Chartres, le 17 Mars 1939.

Monsieur,
Vous désirez que le Président du Comité National des Congrès Marials français paraisse en tête d'un ouvrage destiné à glorifier la Très Sainte Vierge Marie Reine de France. Il s'en trouve tout spécialement honoré et il est heureux d'avoir cette occasion de prendre part au concert de louanges que vous faites entendre en l'honneur de Notre-Dame et de vous féliciter d'une oeuvre aussi importante et aussi opportune.
Vous voulez, dites-vous, continuer le rayonnement du Jubilé Marial et en assurer les bienfaits. Pour cela vous avez fait une somme des souvenirs précieux et glorieux pour notre Pays de France. On ne peut qu'être frappé, en vous lisant, du nombre incalculable des bienfaits de Marie pour nous, ses fils privilégiés. Mon rôle n'est pas d'examiner en détail cette histoire que vous exposez dès les origines parfois légendaires, mais il ressort de tant de traditions amassées par la piété de nos ancêtres un grand désir de reconnaissance, ce qui fait de nous des âmes bien nées, et partant, une grande résolution de répondre coûte que coûte à tant de prévenances de la part de notre Mère du Ciel.
Travail considérable que le vôtre, piété communicative qui entraîne la confiance. Confiance en Marie, confiance dans les destinées de la France.
Que tous en vous lisant, Monsieur, aient le ferme propos de se montrer digne d'un tel passé. Ce sera votre meilleure récompense. En nous montrant mieux que jamais Notre-Dame comme notre Patronne vous aurez bien travaillé vous-même pour le salut de notre cher Pays. Soyez en remercié et béni.

+ Raoul, Evêque de Chartres.

mercredi, décembre 20, 2006

La Vierge Marie dans l'Histoire de France - 01 - Préface

Marquis de la Franquerie, Camérier secret de Sa Sainteté Pie XII, Lauréat de l'Académie Française - Ouvrage couronné par l'Académie Française - Préface de S.E. le Cardinal Baudrillart de l'Académie Française - Chez l'Auteur: Chateau de la Tourre, par Condom (Gers). Nihil obstat Auxis die II Martii 1939. L. Soubiran, Censor deputatus. Imprimatur Auxis die II Martii 1939, Clergeac, v.g.
Déclaration de l'Auteur:
S'il nous est arrivé de nous servir de l'épithète de saint ou de martyr et si nous avons rapporté certains faits d'ordre surnaturel, conformément aux Saints Canons, nous déclarons n'entendre en rien préjuger du jugement de l'Eglise auquel nous nous soumettons d'avance entièrement.

PRÉFACE

L'Année 1938, qui vit le troisième centenaire du voeu de Louis XIII et de la consécration officielle de la France à Marie, vit aussi éclore à ce propos toute une littérature mariale, d'ordre historique et mystique. On rapprochait, on assimilait les circonstances politiques et sociales des deux époques. On représentait la paix extérieure et civile également menacées à trois siècles de distance, et les prières exaucées de 1638 donnaient force et confiance à celles de 1938. La bibliographie de ces écrits serait trop longue à détailler. Qu'on me permette cependant de mentionner deux ouvrages auxquels, avec un empressement particulier, j'ai consacré quelques pages de préface.
L'un, livre posthume du grand écrivain catholique, Edmond July, que la compagne de sa vie, si dévouée à sa mémoire et au règne de Marie, a voulu faire paraître à l'aube de cette année jubilaire. Il porte un tritre tout frémissant, en ces temps affligés qui sont les nôtres, du désir et de la soif des hommes: Notre-Dame de Bonheur. Et déjà, autour de cette appellation, de cette invocation, se groupent des âmes avides de demander au Ciel ce que la terre, de plus en plus, leur refuse.
Le second de ces ouvrages: Notre-Dame des Victoires et le voeu de Louis XIII a pour auteur M. l'Abbé Louis Blond qui d'après des documents originaux, a étudié en historien, en prêtre, en "chapelain" le rôle de l'illustre basilique et du couvent des Augustins déchaussés, dits Petits-Pères, dans les origines de ce voeu.
Et voici qu'on me demande, - au risque que je me répète, une troisième introduction. Voici que s'ajoute une dernière gemme, - et non des moins billantes, - à celles dont la France catholique vient à nouveau de couronner Marie.
Cet ouvrage s'intitule: La Vierge Marie dans l'Histoire de France, et a pour auteur M. André de la Franquerie, le même historien mystique à qui nous devons déjà: La Mission divine de la France.
Historien mystique, je dis bien, soit que l'on prenne ce mot de mysticisme dans son sens proprement théologique, ou dans ce sens vague que lui donnent aujourd'hui certains écrivains et penseurs; n'entend-on pas, par exemple, parler à tout propos de mystique communiste? Au fond, la seule distinction qui compte, c'est celle qui se fait entre matérialisme et spiritualisme. Toute science peut être envisagée, enseignée sous ces deux aspects. La mystique communiste, toute mystique qu'elle se dise, comporte une conception de l'histoire uniquement matérialiste, limitée au seul point de vue économique, bassement économique, aux seuls besoins charnels, commandant toute la marche des événements. Non, l'histoire de l'humanité n'est pas exclusivement celle de ses entrailles, celle de sa faim, celle de sa soif, l'histoire de ses instincts matériels, plus ou moins intempérants ou déchaînés.
En face d'une telle doctrine, M. de la Franquerie représente celle du spiritualisme, non pas seulement du spiritualisme rationnel qui a certes droit de cité, mais d'un spiritualisme complet, intégral qui aboutit au surnaturel.
Au milieu du siècle dernier, dans son ouvrage intitulé: M. le Prince Albert de Broglie, historien de l'Eglise, l'illustre Dom Guéranger, après avoir fait justice des tendances naturalistes de l'époque, s'élève aussi contre une certaine école déiste, contre ceux qui, croyant à une cause première, croyant en Dieu, se refusent cependant à reconnaître, dans le cours des événements, les miracles de sa main.
Et il en vient à l'explication chrétienne qui, assurément, ne crie pas sans cesse et à tout propos au miracle, mais affirme que, dans le gouvernement ordinaire du monde, Dieu procède presque uniquement par le moyen des causes secondes, se laissant deviner plutôt qu'apercevoir et faisant parfois irruption, selon la magnifique expression de l'auteur, par un de ces divins coups d'état qui manifestent ses volontés, non seulement à la génération témoin de la crise, mais à celles qui doivent suivre.
Si quelqu'un, animé d'une foi ardente, sait reconnaître dans l'histoire ces divins coups d'état, c'est assurément M. de la Franquerie. Il faut même dire davantage. Ce livre, La Vierge Marie dans l'histoire de France, ce n'est en somme que l'histoire de ces coups d'état per Mariam, dans notre pays. Ce sont, répondant à la piété, à l'amour du peuple français et de ses rois, les interventions multipliées de la Vierge pour notre salut. Tel est l'unique sujet du livre, dépouillé de toutes contingences environnantes, de tous événements intercalaires. Il s'ensuit une atmosphère qui peut paraître sursaturée de surnaturel et comme un peu difficile à respirer pour certains chrétiens, lesquels, bon gré mal gré, appartiennent à une époque qui a inventé, - qu'on me permette ce symbole, - le poumon d'acier.
Mais les interprétations de l'auteur n'ont-elles pas trop souvent recours au miracle? Ne nous donne-t-il pas dans ces pages quelque légende dorée de Notre-Dame de France?
Assurément, M. de la Franquerie est un grand croyant, un croyant fervent, l'esprit toujours tourné vers l'explication la plus surnaturelle. C'est une de ces âmes essentiellement reconnaissantes qui reçoivent tous bienfaits et tous bonheurs de la main de Dieu. Il n'est point de ceux dont on peut dire: oculos habent et non videbunt; aures habent et non audient. On tourne les pages, on s'étonne, on se demande: est-ce possible? Et puis le regard descend au bas de ces pages, vers d'abondantes références, vers des lectures innombrables, vers les sources, vers une érudition de première main. Tout est appuyé, étayé. Versé dans la connaissance des sciences juridiques, de ces sciences politiques, de ces sciences auxiliaires de l'istoire, art, archéologie, épigraphie qu'enseigne l'Ecole du Louvre, héritier au surplus d'une tradition savante et littéraire, - son grand-père ne fut-il pas l'un des fondateurs de la Société de l'Histoire du Vieux Paris et de l'Ile de France? - M. de la Franquerie est d'abord un historien soumit aux documents. Pouvons-nous, sans trop de fantaisie de langage, affirmer que ses envolées comportent vraiement ce qu'on appelle en style aéronautique, une base aérienne?

A côté des faveurs célestes prodiguées à notre pays et dont la somme ainsi présentée ne laisse pas que de nous éblouir, quelque chose encore surprend dans ce récit.
Faut-il le dire, quitte à être désavoués par ceretains contempteurs excessifs de la nature et du coeur humain, lesquels veulent qu'il ne soit jamais parlé à l'homme que de ses fautes, que de ses insuffisances pour l'enfoncer dans toujours plus d'humilité ou même de honte? L'homme, chargé de tant d'hérédités dès sa naissance, a besoin aussi d'être relevé, soutenu, par des bras qui se tendent; il a besoin de réconfort, d'approbation, - sans qu'il soit porté atteinte pour cela à la doctrine catholique du "mérite" humain. On peut, en tout cas, se permettre vis à vis de la collectivité une louange, voire une admiration qui, s'adressant à tous, ne comporte pour chacun, que le bienfait de l'encouragement, sans risque d'infatuation personnelle. Exaltez les vertus communes d'un peuple, vous avez toutes chances de faire monter jusqu'à elles celles de l'individu.
Cela pour en arriver à dire que nous devons aussi à M. de la Franquerie un étonnant tableau, à travers les âges, un éclatant et merveilleux bouquet des vertus religieuses et de la piété mariale en France. Admirable foi que celle de notre peuple et non moins admirable la façon dont il la sut traduire! C'est le flux et le reflux incessant, un mouvement entraînant l'autre, de la nation qui invoque et du Ciel qui exauce. Vision d'espérance pour le présent et pour l'avenir, celle d'une telle piété imprégnant à ce point la vie publique et privée de nos ancêtres! Nous nous sentons avec ce passé d'indestructibles attaches; nous devinons partout dans notre sol, en dépit de tant de ravages, comme un réseau serré et continu de profondes racines, toujours prêtes à reverdir. Plus encore; malgré tant de divergences individuelles, nous nous sentons toujours unis, toujours communiquant entre nous par ces racines. Voulut-il nous montrer autre chose l'Eminentissime Cardinal Pacelli lorsque, le 13 Juillet, prononçant à Notre-Dame de Paris son sublime discours sur la Vocation chrétienne en France, il désigne comme des astres à notre ciel, comme une relève ininterrompue à travers notre histoire, quelques-uns de nos plus grands saints: Rémi, Martin de Tours, Césaire d'Arles, saint Louis, Bernard de Clairvaux, François de Sales, Benoît-Joseph Labre, et ce groupe de vierges, formé de Geneviève, de Jeanne d'Arc, de Thérèse de Lisieux et de Bernadette? En deux mots, Gallia sacra, le Légat du Pape, - Pape lui-même aujourd'hui, - fit tenir toute cette sainteté Française.
Moi-même, pour ma modeste part, quand j'ai dit: la Vocation catholique de la France et ses manifestations à travers les âges, c'est par le rappel de nos fidélités, plus que par celui de nos fautes, que j'ai essayé d'exhorter les âmes.
Qu'on ne reproche donc pas à M. de la Franquerie de nous dépeindre, ou peu s'en faut, une seule face de l'histoire. Pas plus que nous, il n'ignore l'ombre des contre-parties. Seulement elle est hors du point de vue lumineux et vivifiant qu'il a choisi. A lire ces pages, on pense mangré soi, sans chercher d'assimilation stricte, à ces dix justes réclamés par Dieu pour le salut d'un peuple et que, toujours, aux heures critiques de notre histoire, il a trouvés chez nous avec une surabondance qu'indique celle des grâces concédées.
Ah! qu'il avait donc raison le Pape Pie XI lorsque, proclamant, en 1922, Notre-Dame de l'Assomption, patronne principale de la France, il rapprocha ces deux termes: royaume de France, royaume de Marie, faisant un émouvant historique du culte de la Vierge dans notre pays, rappelant, entre autres faits, que, dès le XIIIe siècle, notre Sorbonne proclamait Marie conçue sans péché, mentionnant nos trente-cinq églises cathédrale placées sous le vocable de Notre-Dame, évoquant, comme une réponse du Ciel à la piété française, les apparitions et les miracles de Marie sur notre sol, saluant enfin les chefs de notre nation, à commencer par Clovis, tous défenseurs et promoteurs de cette dévotion envers la Mère de Dieu.
De fait, une telle dévotion resta toujours éclatante et pure dans l'âme de nos rois, malgré tout ce que leur vie put compter de vicissitudes et de défaillances. Leurs supplications, leurs craintes, leurs espoirs, leurs douleurs, leurs joies, leurs actions de grâces, leurs repentirs passent par le coeur maternel de Marie pour s'élever jusqu'à Dieu. Le signe sensible en sera les innombrables sanctuaires élevés à sa gloire qui couvrent notre pays et qui n'ont point d'égal ailleurs, tout au moins par la quantité. Lisez M. de la Franquerie et vous apprendrez l'origine royale ou princière de tant de fondations, pèlerinages, usages et dévotions locales, encore en vigueur aujourd'hui, et qui ont pour objet le culte de Marie. En vérité, existe-t-il un peuple au monde qui ait tant mêlé Marie à sa vie nationale, politique et morale? La géographie et l'archéologie sont là pour en témoigner.
Et ne serait-ce là que de l'histroire ancienne? Pas plus tard qu'avant hier, je recevais un livre de M. l'abbé Alphonse David, intitulé: Les litanies de Notre-Dame de la Banlieue, litanies faites des noms de quarante-trois paroisses récemment construites autour de Paris. Oui, quarante-trois nouvelles Notre-Dame érigées par la foi les angoisses et les aspirations contemporaines: Notre-Dame du Calvaire, Notre-Dame de Consolation, Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame de l'Espérance, Notre-Dame de la Paix, Notre-Dame de la Reconnaissance, Notre-Dame de Toutes Grâces, Notre-Dame Protectrice des Enfants, etc.; ou bien portant de symboliques et poétiques appellations: Sainte-Marie aux Fleurs, Sainte-Marie des Vallées, Saint-Marie des Fontenelles, etc....
Oui, Marie est toujours patronne principlae de notre pays. Même dans la France la plus moderne, elle a gardé sa couronne et son sceptre. Que ce soit pour nous motif d'invincible confiance! Si notre amour ne déchoit pas, s'il sait rester fidèle, celui de Marie y répondra comme par le passé.
Le but de ces pages est de nous le démontrer. L'auteur, au prix d'un considérable travail, a voulu, selon qu'il l'esprime dans son avant-propos, retremper dans les leçons de l'histoire nos courages et nos espoirs ébranlés.
Remercions-le, félicitons-le, comme nous remercions et félicitons tous ceux qui, aux heures graves que nous vivons, savent tourner vers la foi et le retour aux traditions chrétiennes, seul salut de l'humanité, les regards, les esprits et les coeurs de leurs contemporains.

+ Alfred Card. Baudrillart de l'Académie française

vendredi, novembre 17, 2006

Orcival - Auvergne


Orcival, Puy-de-Dôme. L'église Romane du XIIe siècle qui abrite une vierge en majesté de la même époque.

mercredi, novembre 08, 2006

Le combat contre la République

De 1792 à 1804, plus de 300.000 paysans Vendéens et Chouans sont morts au combat contre la République, pour la défense de la Religion Catholique, et pour le Roi.

mardi, novembre 07, 2006

lundi, novembre 06, 2006

La Mission Divine de la France prouvée par son histoire (01)

La Mission Divine de la France

Livre II
La Mission de la France prouvée par son histoire

Première Partie

Les droits de Dieu - Charte de la France jusqu'à 1789 - De Clovis à Saint Louis



Un rapide coup d'oeil sur notre Histoire montre, avec une éclatante netteté, que notre Pays est victorieux et prospère tant qu'il reste fidèle à sa vocation et rudement châtié quand il est infidèle.
Clovis est vainqueur parce qu'il accomplit la volonté divine.
Charles Martel à Poitiers brise l'invasion musulmane qui menace le monde catholique: la protection divine se manifeste sans tarder en faveur de son fils: Pépin monte sur le trône comme étant le prince le plus digne de régner. Le Pape Etienne II vient lui-même sacrer le nouveau Roi et, en lui, cette seconde branche de la Race Royale.
A peine le Souverain Pontife est-il rentré à Rome que le Roi des Lombards assiège la Ville Eternelle. Etienne II fait appel à Pépin:
«O Francs, il est connu que parmi toutes les nations qui sont sous le soleil, la vôtre est la plus dévouée à l'Apôtre Pierre.
L'Eglise que lui a confiée Jésus-Christ, son Vicaire Vous en demande la délivrance (1)».
Et Pépin de voler au secours du Pontife. Il passe deux fois les Alpes, écrase les Lombards et crée le domaine temporel du Pape.
La récompense divine ne tarde pas: à Pépin le Bref succède Charlemagne. Animé d'une foi profonde et doué d'une puissante intelligence, Charlemagne doit d'abord faire la guerre pour assurer la sécurité de ses peuples contre les incursions des Saxons, des Slaves et des Avars à l'Est, contre les Arabes en Espagne. Il organise contre eux des "Etats militaires" et parvient par les armes à convertir les Saxons. Enfin, pour répondre à l'appel du Pape menacé, il détruit le Royaume des Lombards; aussi Léon III, pendant la nuit de Noël de l'an 800, à Rome, couronne le Roi de France Empereur d'Occident.
L'Empereur gouverne avec une grande sagesse tous ses Etats, envoyant partout ses "missi dominici" pour contrôler les actes et les jugements des gouverneurs. La prospérité renaît, la population se multiplie, les villes et les villages se développent et pour assurer les communications, l'Empereur établit un réseau de routes, construit des ponts, etc...
Son activité ne s'arrête pas là. Il veut donner à ses peuples l'instruction et la foi; aussi appelle-t-il auprès de lui les plus éminentes sommités et à côté de chaque église et de chaque monstère il établit une école. Il réalise pleinement le programme que son conseiller Alcuin lui soumet: "Il vous appartient d'exalter et de conserver "la Sainte Eglise de Dieu parmi le peuple chrétien et d'ouvrir à tous la voie du salut éternel!" Il aime à participer aux discussions théologiques et à présider des conciles. Il pose le principe que les lois de L'Eglise sont lois de l'Etat. Ses Capitulaires sont un admirable code de lois chrétiennes. Il réforme les abus dans l'Eglise et choisit les évêques parmi les prêtres les plus dignes et les plus instruits. Son prestige est tel, même en Orient, qu'il obtient la propriété et les clefs du Saint Sépulchre et exerce une sorte de protectorat sur la Terre Sainte (2). En 802 paraît un admirable capitulaire.
"Qu'y lisons-nous? écrit Monseigneur Baudrillart, que tous les hommes libres prendront l'engagement de se vouer au service de Dieu, et le détail de leurs devoirs suit. Qu'y lisons-nous encore? Que la raison d'être de l'Empire c'est l'unité de la foi et de la charité entre tous ses membres: que le but des conquêtes de l'Empereur c'est l'extension de la foi catholique: car l'Empereur est le propagateur et le défenseur de la religion chrétienne" (3).
L'Empereur signe ses Capitulaires: Charles sous le règne du Christ. Royal sacerdoce qui s'étend sur le monde antique.
"Le Royaume de France embrassera toutes les limites de l'Empire Romain" avait dit Saint Rémi.

(2) C'est à Charlemagne, croyons-nous, qu'il faut faire remonter l'usage diplomatique qui veut que les peuples musulmans d'Asie et d'Afrique (Turquie, Perse, Indes, Algérie et Tunisie) décernent au seul Roi de France, parmi tous les autres souverains, le titre d'Empereur et de Padichah, titre que prenait le Roi dans ses rapports avec eux. Le Chancelier de la Sublime Porte libellait ainsi ses lettres au Roi: "Au plus illustre des grands princes de la religion de Jésus, l'élite des puissants souverains de la nation du Messie, l'arbitre des intérêts publics des peuples nazaréens... le présent Empereur et Padichah..." Voir l'étude de M. Dehérain (Journal des Débats, 5 mai 1935).
(3) Mgr Baudrillard: "La Vocation de la France", p. 15, éd. Flammarion.

Suite (02)